Son engagement et ses discours politiques

Pendant près de vingt ans — de 1833 à 1851 — Alphonse de Lamartine fut député de la Nation. Il prononça plus de deux cents discours à la tribune de l’Assemblée, sur des sujets d’une grande diversité : travail, éducation, liberté de la presse, colonisation, fiscalité, abolition de la peine de mort, droits sociaux…
Ces prises de parole, toujours marquées par un engagement humaniste profond, visaient à faire progresser la société, à éveiller les consciences, à concilier l’idéal et le réel. Car Lamartine, c’était à la fois le poète inspiré, le visionnaire, le grand voyageur nourri d’Orient, et un homme de terrain, propriétaire attentif à ses vignes… et à ses vignerons. Il portait sur le monde un regard large, curieux, exigeant, et s’exprimait dans une langue singulière, lyrique et puissante, que certains ont appelée “l’éloquence romantique”.
En 1848, il entra dans l’histoire en devenant la grande voix — et l’un des moteurs — du Gouvernement provisoire de la Deuxième République, qu’il dirigea de février à mai. Cette période intense vit naître des discours plus « exécutifs », où le verbe se faisait action : abolition de la peine de mort en matière politique, abolition de l’esclavage, instauration du suffrage universel masculin, liberté de réunion, droit au travail… Autant de décisions concrètes, portées par sa parole et sa volonté de transformer l’histoire.